La formation Au coeur du système
L'apprentissage permet de configurer les jeunes à la vie en entreprise. Il est donc un maillon essentiel à valoriser… et à explorer dans les méthodes de recrutement.
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De la petite boulangerie-pâtisserie en milieu rural aux grandes affaires parisiennes, l'embauche de personnel engagé et motivé est un vrai casse-tête et un réel frein au développement des entreprises. Les rouages orientation-formation-emploi semblent grippés. Mais où cela coince-t-il ?
Nivellement par le basL'Ecole de Boulangerie et de Pâtisserie de Paris, qui forme aussi bien des professionnels en formation continue que des jeunes en apprentissage, est au coeur de l'engrenage. Odile Rigaut, spécialisée en développement d'entreprise, et Isabelle Helsens, responsable de la formation continue, connaissent bien la problématique de fond. « Dans leur ensemble, les écoles d'apprentissage apportent une bonne formation aux jeunes. Les contenus sont fréquemment revus pour être adaptés aux réalités de l'entreprise. Longtemps à la traîne, la formation des vendeuses bouge aussi dans le bon sens puisqu'un CAP Vente spécialisée en boulangerie-pâtisserie est désormais accessible.
Le problème tient surtout de la baisse du niveau général des candidats passant l'examen du CAP et de l'adaptation du niveau du diplôme par l'Education Nationale pour maintenir un taux de réussite constant. Un jeune qui a obtenu son CAP avec 10/20 ne sait pas faire grand chose. Comme il n'y a pas de système de mentions, il n'y a pas de possibilité de distinguer les meilleurs élèves, ni les meilleures écoles. Pour rééquilibrer, certains établissements comme le nôtre recrutent très tôt pour capter les plus motivés. Se rapprocher des CFA peut être un moyen intéressant pour l'employeur d'embaucher ses futurs employés. La formation tout au long de la vie est également un très bon moyen d'accroître les compétences et la motivation de ses salariés. Une autre solution consiste à ne prendre que des BP ou des BTM, ce qui poussera peu à peu les apprentis à aller plus loin dans leur formation. Mais la grille conventionnelle exige alors de les payer davantage. On ne peut pas tout avoir ! », explique Isabelle Helsens.
Pour un chef d'entreprise, l'idéal est d'arriver à captertrès tôt les jeunes les plus motivés.
Occu-passionOdile Rigaut ajoute que « les jeunes diplômés qui arrivent sur le marché de l'emploi sont certes bien formés mais ils n'ont pas encore acquis la rapidité d'exécution, alors que les patrons attendent justement de la main d'oeuvre productive. Comme tous les débutants, ils ont besoin d'un certain temps d'adaptation pour se familiariser avec le matériel, s'adapter aux méthodes de production et au rythme de leur nouvelle entreprise. Les dirigeants n'ont pas toujours la patience et la volonté pédagogique pour passer le relais. De plus, il faut savoir que le métier aujourd'hui se conjugue sous l'angle de la passion.Proposer des formations, permettre d'évoluer, laisser libre-cours à l'initiative donnent de l'attractivité à son entreprise. Le management des hommes nécessite en fait de bien comprendre les leviers de motivation. Or, les patrons boulangers sont peu formés à ces méthodes de management... Pourtant une bonne formation peut changer la vie ! Evidemment, si l'artisanat n'offre pas un cadre de travail plus attrayant, la jeunesse préfèrera aller dans l'industrie pour profiter des 35 heures, du 13e mois et du Comité d'entreprise… »La grande chance de l'artisanat tient justement au fait qu'un salarié n'est pas un simple numéro ! « De grands chefs boulangers-pâtissiers ont réglé définitivement ce problème du recrutement en embauchant des apprentis et en les formant eux-mêmes pour les besoins de leur entreprise », indique t-elle (voir 3e partie).
Evolutions du métier Afin de suivre l'évolution des métiers et adapter la politique de formation professionnelle dans le secteur de l'artisanat et du commerce de proximité, la Confédération Générale de l'Alimentation de Détail a engagé en 2011 un Contrat d'études prospectives. Une mine d'infos pour ceux qui veulent suivre les grandes mutations du secteur.
www.cgad.frpar Armand Tandeau (publié le 5 mars 2012)
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